Fleuve(s), 2025, installation photographique, tirages Diasec, 30 x 30 cm, 1/5 ex.
FLEUVE(S) — Fleuve : singulier, pluriel.
Fleuve(s) est une exposition collective. Avec Vincent Chudeau et Nenna, nous avons engagé ce projet parce que nous habitions tous les trois près d’un même fleuve, la Loire. Nenna, nous parlait souvent de l’Amazone et de son pays d’origine, le Brésil.
Avec lui, nous avons arpenté, habité, les rives des deux fleuves Loire / Amazone. Nous avons traversé les zones humides, les berges, les marais et les mangroves, les confluences, les îles et les deltas.
Nous avons arpenté les estuaires, là où ça revient, quand l’océan se met à remonter le fleuve, dans le départ et le mélange des eaux douces et salées, de Saint Nazaire à Paimboeuf, en passant par Bouchemaine ou le Thoureil puis à Marajó, Belém do Para et Combu.
À Contre-Courant, dans l’espace galerie de Paimboeuf du bord du fleuve, chacun a traduit la mémoire des lieux dans des visions plurielles et tissé l’imaginaire inspiré des deux fleuves.
Près d’une fenêtre qui donne au bord de l’eau, l’installation photographique Humides, prolonge les récits de Brière qui racontent l’histoire du vivant par le paysage, ses strates, ses habitants, son passé et son présent sauvage. Travaillant avec un appareil numérique tenu à la main, j’ai photographié dans une approche physique, corporelle les rives des deux estuaires. Dans les zones humides, à l’embouchure des deux fleuves, j’ai cherché à mettre à jour, leur puissance et leur fragilité, à capter la multiplicité des forces qui les traversent.
Les plis de l’onde ont pris la forme d’une installation en vagues d’un polyptyque déployé. Les photographies des deux fleuves invitent à la lecture qui peut se faire de gauche à droite ou à rebours, chacun étant libre de parcourir le récit comme la rive, ou de s’arrêter sur un détail.
Voilà peut-être le genre de choses qui arrive, à force de liens, à nos environnements mais aussi à nos vies, à nos rencontres, à nos conversations les plus vivantes. Puisqu’on ne pense, on agit, qu’à force d’attachements, on tisse, on croise les liens et les lieux que l’on habite, qui nous habitent.